ANDRÉLIS-RYE
 
     
   

 

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BÉATRICE COMMENGÉ
 

Andrélis-Rye, une monde flottant

 
     

Habiter 18 villa Seurat, c’est respirer l’air de Soutine, d’Henri Miller, d’Anaïs Nin et de Mario Prassinos, une autre manière de dire que c’est être un peu hors du temps, dans une stimulante liberté créatrice. Ici, on peut choisir son heure, inventer sa forme, jouer à toutes les couleurs.

Le travail proposé par Andrélis-Rye est une captivante démonstration de ce privilège. Qu’il s’agisse des mobiles ou des collages à l’acrylique, l’impression première est celle de se trouver plongé dans l’infinie profondeur d’un rêve d’enfant. Miró avait coutume de dire « j’essaie d’appliquer les couleurs comme des mots qui façonnent des poèmes » – ou comme des notes qui composent la musique, ajouterai-je, selon la direction que prend l’imagination du moment.

Si l’on a pu dire devant les découpages de Matisse qu’il « sculptait la couleur », Andrélis- Rye ont choisi d’offrir la couleur à leurs sculptures. Le ciseau avant le pinceau. C’est la forme découpée dans le carton qui appelle, en quelque sorte, la couleur à venir. Le résultat : une danse de joie et de lumière dans ces mobiles qui se balancent dans le vent, ou bien le calme d’un jardin stylisé. Le plus frappant, c’est l’absence de lignes droites ou d’angles aigus – on est entraîné dans la couleur franche et la douceur ronde d’une fleur posée sur l’eau… Nymphéas, lotus ou nénuphars, qu’importe, nous ne sommes pas seulement devant un mariage subtil de Matisse et de Monet, mais au cœur d’une création  singulière, fruit de mille paysages observés au fil du temps et restitués dans leur simplicité première.

 
     

Béatrice Commengé,
septembre 2022

 

 

Autrice de plusieurs romans, La Nuit est en avance d’un jour, L’Homme Immobile, Le Ciel du Voyageur, Et il ne pleut jamais, naturellement (Prix Caze-Brasserie Lipp), entre autres, Béatrice Commengé a également publié des essais sur des figures aussi diverses que Nietzsche, Rilke, Hölderlin, Henry Miller et Lawrence Durrell.
Elle est en outre la traductrice d’une quinzaine de livres d’Anaïs Nin dont le Journal non Expurgé.

Dernier livre paru : Alger, rue des Bananiers (Verdier) (Prix Audiberti 2021)

 

   

   

   

   

   

   

   

   

   

   


 

 

 

 

 

 

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